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Lettre à mon Père...


J’en aurais mis du temps à t’écrire cette lettre Papa. Mais je ne peux plus repousser le moment où il faut que j’épanche mes sentiments, et que je te dise tout, ou à peu près tout ce que j’ai sur le coeur depuis le 16 mai 2020, jour où tu nous as quitté aux alentours de 20h. Je m’en souviens comme si c’était hier, parce qu’en effet, c’était hier. Ils se sont écoulé à peine 18 mois depuis. C’est tout juste le temps de réaliser que tu es parti et qu’on ne te verra plus. Donc oui, c’était hier. C’est encore frais. Trop frais. Tellement que je ne veux pas y penser et que je m’efforce (plutôt bien je dois le dire) à ne pas le faire. Mais les souvenirs sont, et ta présence se fait ressentir aussi vivement que le fait que plus jamais tu ne fouleras cette terre. Quand j’y pense, ce que je sens et ressens est très ambigu. Les sentiments se bousculent et les pensées dans ma tête sont multiples. Je ressens tout: la tristesse, la peine, la nostalgie, la colère, pour des raisons que je ne citerais pas toutes ici. Mais je ressens aussi parfois de la joie car certains souvenirs me renvoient à des jours heureux, à des choses qui te rendaient heureux et qui te donnaient le sourire ou le rire, même si je dois l’avouer, tu n’étais pas la personne la plus joviale que j’aie connue. Non que tu étais de mauvaise humeur ou de mauvaise compagnie. Mais je réalise avec l’âge adulte, que bien des choses devaient de passer par la tête, bien des soucis, bien des problèmes à gérer et Dieu sait que lorsqu’on est un père de famille en Afrique, le poids du Monde est sur nos épaules et que seul Atlas pourrait être notre rival. Et encore! Alors oui, de la joie aussi car il n’est pas possible d’être triste tout le temps.


Papa, j’ai essayé de t’écrire. Crois moi. Cela fait d’ailleurs plus d’un an. Et à chaque fois j’ai repoussé ce moment. Car je suis encore en train de faire mon deuil de toi. Je le ferai encore après avoir écrit tout ceci. Je ne pense même pas que je cesserais jamais de le faire. C’est mon droit et je le revendique. Je le ferai à ma manière, celle qui me donnera du confort ou une sorte de paix. C’est mon droit. J’ai donc essayé de t’écrire et aujourd’hui enfin je réussis. Je ne sais pas ce que les lignes qui suivent vont donner ou produire, mais je sais que mon coeur parlera. Il te parlera. Je te prie de l’écouter de là où tu es.


Papa, nous sommes le 21 Novembre 2021, au moment où j’écris ces quelques mots qui ne seront pas assez pour dire tout ce que je pense. Le 16 Novembre était à nos portes. C’était ton anniversaire. Tu aurais eu 70 ans. Un bel anniversaire je suis sûr nous t’aurions offert. Nous aurions essayé d’être là avec toi car 70 ans ça se fête. C’est un bel âge qui montre qu’on a traversé de nombreuses décennies et que le temps avec un peu de chance, a fait de vous quelqu’un de sage et d’heureux. J’espère que tu as été heureux. Je le dis car je ne sais pas si c’était ce que tu pensais en regardant ta vie les derniers jours. Le concept de bonheur est un oiseau libre qui nous échappe sous nos cieux camerounais, dans nos vies personnelles. J’ai même la prétention de dire que chez nous les Africains le bonheur est relégué à une place honteuse car on traverse la vie en pensant plus à ses responsabilités, à ses charges, à ses difficultés, plutôt qu’au bonheur auquel on a droit. Ceci est une autre discussion. J’espère que tu as été heureux ou que tu t’es approché d’une certaine version d’allégresse. Je te le souhaite.


Tu aurais eu 70 ans mais la mort en a décidé autrement. Selon les contextes, on aurait pu te considérer comme jeune. Car oui, ailleurs, tu aurais pu avoir une espérance de vie plus longue. Une bonne dizaine d’années encore, à profiter de la vie, du ciel bleu, des bons plats que tu aimais tant, accompagnés de bon vin comme tu l’as toujours fait. Du bruit de la pluie sur les toits qui a étrangement le son d’une berceuse, peu importe sa puissance. De l’odeur que la terre libère une fois cette pluie terminée. De ce qu’apportent de mieux les saisons. Mais tu aurais aussi profité de tes petits-enfants, qui n’auront malheureusement pas l’occasion de te vivre, de te connaitre et de te voir vieillir, et toi en retour tu ne les verras pas grandir. A l’heure où je t’écris, il y en a 4. Ils sont beaux. Très. Et c’est un bonheur de les voir pousser tous les jours, eux qui hier étaient des bébés. C’est un bonheur. Tu dois sûrement rigoler et te dire que moi, je ne sais pas que tu les vois de là-haut. Sûrement.


Tu aurais eu 70 ans. Mais tu es parti avant. A 68. Oui, c’est jeune. C’est un âge auquel sous d’autres cieux, on profite de sa retraite. De son labeur qui trop souvent a été un poids qu’on a été obligé de supporter. Oui, tu serais en train de profiter de la vie. Mais le mal qui t’a pris en a décidé autrement. Ce mal t’a fait souffrir. Violemment. Trop. Toi qui étais si méticuleux en ce qui concernait ta santé. Toi qui faisait attention à tout. Toi qui ne buvais que peu d’alcool, si ce n’est un à deux verres de vin - et du bon - pour accompagner ton repas. Et encore pas tous les jours. Tu faisais attention à ce que tu mangeais. Tu m’as fait aimer le pain complet. L’huile d’olive (ta fille Perrine ne l’aime toujours pas, sache le lol). Toi qui nous faisais prendre une cuillère de miel le matin quand on allait à l’école primaire, du miel mélangé à du citron, car tu disais que cette mixture avait de nombreuses vertus. Moi j’aimais le miel. Beaucoup. Et Perrine, non. Du coup je me portais volontaire pour prendre sa part. Bien sûr, tu disais non car il fallait qu’elle ait la sienne. Toi qui étais svelte, car il était important que tu sois beau dans tes vêtements. Oh! Comme tu étais frais! Là-dessus, le consensus est clair. Aucun homme n’était jamais mieux vêtu que toi, où que tu allais. Et cela t’a apporté bien des jalousies, de la part de nombreuses personnes qui pourtant étaient mieux loties financièrement que toi. Mais l’élégance n’est pas une question d’argent. En tout cas, pas que. Et ça, tu l’as prouvé. Toi qui tous les mâtins jusqu'à ce que j'aie mon Baccalauréat, inspectais ma tenue de haut en bas, t'assurant qu'elle était repassée et propre, et que mes baskets étaient propres, avant de me donner mon argent de poche. Tous les mâtins. Toi qui insistais également lorsqu’on devait t’emmener à l’hôpital, pour porter des chaussures assorties à ce que tu allais mettre. Vers la fin, les Pierre Cardin marrons sont devenues tes préférées car j’imagine qu’elles étaient aussi confortables. J’y pense et je souris. Je me souviens qu’une de mes amies - une des trois soeurs NN - t’a vu un jour à Douala et m’a écrit pour me dire « mais Bengue, ton père ne se laisse pas faire? ». Qui allait se laisser faire? Se négliger comme on dit chez nous? Pas toi en tout cas. Je pense que tu te disais au fond que même lorsque la faucheuse viendrait te prendre, elle devait te donner le respect que tu méritais. Ah oui! Et c’est là que vient la colère. La colère que j’ai quand je pense à toi car, cet aspect de ta vie a été piétiné par des inconnus qui aux derniers moments par leur négligence, leur désinvolture et ce que je n’ai pas de mal à qualifier de méchanceté, ont décidé que tu n’étais rien et ont bafoué ta dignité. Je ne vais pas m’étendre là-dessus. Pas aujourd’hui. Mais je le ferai, crois moi. Je le ferai.


Ce qui me rend triste, c’est le temps que nous avons perdu. Tous. Tes enfants et toi. En tout cas, toi et moi. Nos rapports ont été compliqués. Très. Cela n’a pas toujours été le cas, mais les dix dernières années ont été un véritable parcours du combattant sentimental. Moi qui porte ton nom, moi ton Junior, et moi l’avant dernier de la fratrie, il se trouve que malgré ma place, mon tempérament et mon caractère ont établi un certain rapport entre nous. Certaines choses sont trop intimes pour être dites ici aujourd’hui. Je ne le ferai donc pas. Mais tu sais de quoi je parle. Nous avons perdu du temps. Je suis néanmoins content d’avoir également pu partager des rires peu de temps avant que tu ne partes, lorsque j’étais à Douala avec toi. Les conversations que nous avons eues sont encore dans mon esprit et elles me font du bien. Je ne sais pas ce que mes frères ressentent à chaque moment mais j’imagine que nous partageons beaucoup des mêmes sentiments.


Papa, tu es parti et un vide s’est créé. Nous avons perdu notre chef de famille. On ne se rend vraiment compte de ce qu’on avait, qu’une fois qu’on l’a perdu. On t’a perdu. On aurait souhaité te garder un peu plus longtemps mais il est des choses qu’on ne maîtrise pas et l’heure du départ final en est une.


J’ai réalisé une chose qui m’a frappé, comme une évidence que je n’avais absolument pas. Adresser ses condoléances à ceux qui ont perdu un être cher, prend une toute autre signification désormais à mes yeux. Je le disais à des amis ou à des gens moins proches, parce que c’est ce qu’il faut faire, c’est ce qu’il faut dire. Mais je ne savais pas ce que cela voulait dire dans sa globalité. Je ne réalisais pas que cela signifiait: « Je suis désolé d’apprendre que la personne que tu as aimée a quitté ce monde pour un autre qu’on ne connait pas, si jamais il en existe un. Et cette personne, tu ne riras plus jamais avec. Tu ne partageras jamais plus le pain avec. Tu ne parleras jamais plus avec. Tu n’auras d’elle que des souvenirs, certains qui te feront mal au plus profond de ton âme, d’autres qui seront des instants de douceur qui t’apporteront du baume au coeur. Cette personne là, tu viens de lui dire adieu et jamais plus elle ne sera physiquement avec toi. Mais tu devras continuer à vivre malgré tout, car autre choix, tu n’as pas. Alors, sache que je suis de tout coeur avec toi et que j’espère que iras un peu mieux avec le temps, car seul lui te permettra de panser ta blessure qui ne guérira jamais, mais dont la douleur diminuera avec un peu de chance dans les années à venir ». Voilà ce que veut dire à présent pour moi cette expression, « mes condoléances ». J’en saisis désormais tout le sens. J’aurais préféré être encore ignorant là dessus pendant de nombreuses années encore. Mais il faut bien grandir. Et aujourd’hui c’est mon tour.


Papa, nous avions nos différences. Nombreuses, elles étaient. Mais nous avions aussi des choses qui nous liaient. J’ai un peu de toi en moi. De manières différentes. Une des choses les plus importantes que je porte de toi, c’est ta générosité. Dieu sait que tu avais tes défauts. Mais s’il y a bien une qualité dont tu ne manquais pas, c’était celle-là. Ta porte, ta maison, ouvertes, à tant et tant de personnes. Des gens proches comme des étrangers. Bien des étrangers que tu as élevés comme tes enfants. Bien des personnes qui chez d’autres n’auraient jamais franchi le seuil mais qui chez toi étaient les bienvenues. Toi qui malgré les cinq enfant que tu as eus avec ton épouse, ma mère, avais quand même lors des grandes vacances, dix à quinze personnes de plus sous ton toit et ce pendant de longues semaines, des mois. Je t’avoue que je suis impressionné car, avec mes yeux d’adulte je me rends compte de l’exploit que c’était de donner le gît et le couvert à tant de personnes, avec tout ce que ça implique. Moi qui n’ai pas d’enfant et qui croule déjà malgré tout sous les responsabilités. Mais comment as-tu fait? Comment faites-vous, tous les pères dans la même situation? En tout cas, je m’efforce autant que possible à appliquer ne serait-ce qu’un peu de cette générosité dans plusieurs aspects de ma vie. Je ne sais pas si je serais aussi bon que toi, mais j’essaierai. Je retrouve en moi des choses de toi. Ta façon de manger, de te tenir. Ton allure. Des gestes de toi que j’ai copiés, car un enfant ça observe et ça reproduit. Je suis content d’avoir tout cela.


Papa, ce qui nous liait le plus est probablement la musique. Pourquoi dis-je probablement? C’est certainement la musique. Mes goûts musicaux, je les tiens de toi. Oh! Comme la musique est belle, toutes les musiques que j’ai découvertes grâce à toi. Tous ces artistes qui ont rythmé mon enfance, et qu’aujourd’hui du haut de mes 34 ans, je suis content de connaitre grâce à toi. Donna Summer, Millie Jackson, Michael Bolton, Richard Marx, Michael Learns to Rock, Anita Baker, Diana Ross, , Spandau Ballet, Chicago, Phil Collins, Chris de Burgh, Simply Red, James Ingram, ABBA, Boney M, Ben Decca, Salle Johh, Papa Wemba, Grace Decca, Dina Bell, Hoïgen Ekwalla, Joe Mboule, Charlotte Mbango, Penda Dallè, Moni Bilè, Charles Aznavour, Julio Iglésias. D’ailleurs, je t’écris en l’écoutant. J’ai commencé par l’album « La Carretera » que tu aimais tant. Et là j’écoute l’album « A mis 33 Anos ». Un autre que tu affectionnais. Mais tu aimais aussi beaucoup Lionel Richie. Son album Back to Front est probablement celui que mes frères et moi partageons le mieux, cette très belle compilation de ses succès, qui s’ouvre avec « Do It To Me » et suivi de la très belle « My Destiny ». Oui, la musique est belle. Mais la musique peut aussi être triste.


Sais-tu papa que je n’ai pas pu écouter Céline Dion depuis que tu es parti? Elle en particulier. Car plus que tout autre artiste, c’est celle que tu aimais par dessus tout. Comment ne pas aimer une voix comme celle-là? Papa j’ai du mal à l’écouter et j’espère que t’écrire ceci me libèrera. Car elle me ramène à toi. Trop nombreux et trop vifs sont les souvenirs que j’ai à cause ou grâce à elle. Son album « Falling Into You » que tu jouais les dimanches, dans ta voiture, quand tu nous ramenais à la maison, Kevin et moi, après une ballade ou une visite chez un de tes amis ou cousin. Nous assis derrière, t’écoutant fredonner. Kevin d’ailleurs, a fini par beaucoup aimer quand on était petits, « Because You Loved Me ». Celle qui me rend le plus nostalgique dans cet album est sans aucun doute « Call The Man ». Je me souviens aussi de toi qui écoutant 10 à 15 fois avant d’aller au travail, « To Love You More ». On n’avait aucun doute sur le fait que tu adorais cette chanson. Je vais papa, pouvoir écouter de nouveau, « These Are The Special Times », l’album de Noël de Céline. Cet album est une pure merveille et tu le savais. Il n’y avait pas de Noël à la maison sans cet album. Et les Noëls étaient beaux. Raison pour laquelle cela reste ma fête préférée. Toi qui tous les Noëls t’occupais de sortir les couverts de ton magasin, la caverne d’Ali Baba et de les nettoyer souvent, pour le service. Elle le sera toujours je l’espère, ma fête préférée. Je vais pouvoir écouter « Let’s Talk About Love », son plus bel album à mes yeux. La version live de la chanson qui a donné à l’album son titre, tu l’écoutais si souvent. Je vais m’y remettre. Et même si cela peut sembler ridicule pour certains, je vais m’y remettre.


La musique peut être triste car Papa, quelques heures avant qu’on ne m’annonce cette nouvelle bouleversante, j’étais en train d’écouter du Makossa comme tu aimais. Et la dernière chanson que j’ai écoutée ce jour-là était « Mambo » de Grace Decca. Je ne sais pourquoi mais je me suis mis à pleurer. Tu n’étais pas encore parti. Mais je pense que le Ciel m’annonçait ton départ imminent car, environ trois heures après, j’ai reçu le couperet. Tu n’étais plus là. Depuis, je n’ai pas pu écouter cette chanson sans pleurer. Car elle me rappelle toi. Elle me rappelle nous, notre famille, aux beaux jours à Mobil Guinness, lors des belles fêtes que Maman et toi organisiez, et lors desquelles cette chanson et de nombreuses chansons similaires passaient. Oui, c’est dur de l’écouter.


Mais je vais quand même retenir que la musique est belle et que ces chansons même si elles me rappellent ta vie et te ramènent à moi, elles sont la preuve que tu as vécu et que tu as connu des moments heureux.


Papa j’ai tellement de choses à dire. Mais il va falloir clore cette lettre car on ne peut coucher plus de trente années de souvenirs sur quelques pages. Mais je ne cesserai de parler de toi. Ne t’inquiète pas. Mes frères, ma mère et moi ne cesserons de parler de toi. Même si je sais que plus jamais tu ne m’appelleras « Oh-Oh » ou « Mon Père », ces appellations qui lorsque je les entendais, voulaient dire que tu étais de bonne humeur. Nous en avions tous, tous tes enfants. On ne t’entendra plus dire « Allo » en appelant Kévin. Cette appellation qui jusqu’à la fin le perturbait car il ne savait jamais si tu étais au téléphone où si tu l’appelais lui. Papy n’entendra plus « Grand » comme tu l’avais nommé. Sarah n’aura plus la joie d’entendre « Mama ». Et Perrine, ta « Niango », elle ne l’entendra plus. De même que nous n’entendrons plus « Cédric », « Kévin », « Enangue », « Endalle » ou « Ngounou », ce qui était toujours, mais alors, toujours, une preuve que tu étais de mauvaise humeur, ou qu’on avait fait une bêtise. C’est drôle comme certaines habitudes s’installent sans qu’on ne s’en rende compte. Je ne suis pas sûr que toi même tu t’en rendais compte. Et Papa, tu ne signeras plus jamais « Marcy » en écrivant à Marceline, ta femme…


Papa, j’espère que tu te reposes de là où tu es. Tu le mérites. Toi qui étais très positif, malgré la maladie. Toi que même cette mauvaise nouvelle n’a pas ébranlé. Tu mérites le repos. Les derniers jours ont été éprouvants, essoufflants et trop douloureux. Malgré quelques éclaircies, le parcours à partir du moment où on t’a annoncé ta maladie a été très dur. Et pour cela, rien que pour cela, j’ai aussi souhaité que tu te reposes. Car, l’amour et l’affection qu’on a pour ses proches ne doit pas se transformer en égoïsme, juste parce qu’on souhaite les garder près de nous. C’est bizarre ce sentiment de vouloir que tu restes, mais aussi de vouloir que tu te reposes. Les deux ont vécu en moi. Je peux le dire aujourd’hui. Et désormais tu te reposes. Joe. MouJos. Jampang. Le CB. Tout ça c’était toi. Aujourd’hui tu n’es plus, mais tu es toujours présent. Repose en paix.


Je t’aime Papa.

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