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Je suis victime de violenceS conjugaleS

Dernière mise à jour : 25 avr. 2019



"Il a levé la main sur moi, mais ce n'est arrivé qu'une fois". "Il m'a #battu car selon lui je lui ai manqué de respect. Mais il s'est excusé et m'a promis que ça n'arrivera plus". "Elle est morte suites aux blessures qu'il lui a infligées". Les deux premières ont si on peut le dire, la chance de raconter ce qui leur est arrivé. D'autres s'en chargeront pour la troisième.


Il n'est jamais aisé pour moi d'écouter des histoires que je considère comme profondément tristes et révoltantes. Il est m'est fort déplaisant de me dire que certaines personnes ont sur d'autres un tel pouvoir qu'elles se permettent d'en abuser à l'envi. Oui je souhaite parler de #violenceconjugale, de violence tout court. Grand ou petit, adulte ou enfant, on a tous été témoins proches ou éloignés de situations que l'on ne souhaiterait à personne. J'ose croire que chacun de nous, témoin, ne s'en est à un seul moment réjoui.


Selon le site internet stop-violences-femmes.gouv.fr, en France, le nombre de femmes qui subissent des violences est estimé à 219.000 par an. Elles sont #victimes de leurs partenaires, qu'elles soient mariées avec ceux-ci ou non. En 2017, on comptait 130 mortes sous l'effet de violences conjugales (contre 118 en 2104). 25 enfants mineurs sont morts dans le cadre de violences conjugales. C'est 130 femmes de trop. C'est 25 enfants de trop. C'est 155 décès de trop. C'est plus globalement 219.000 femmes, victimes, de trop. Il faut que ça cesse! Au Cameroun, en 2015, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) déclarait que 55% des filles/femmes subissaient des violences d'ordre physique et psychologique. Il faut que ça cesse, disons le autant de fois qu'il faudra. Comment? Me demanderez-vous! Malheureusement, je n'ai ni baguette ni formule magique pour faire cesser cette catastrophe. Ce que je peux faire, c'est en parler. Vous devriez aussi.


Nous sommes tous concernés, tous. Plus haut je disais que nous avons probablement été témoins de violences faites à autrui. Je compléterai en disant que sans avoir assisté aux scènes (que le Ciel vous en préserve si cela n'a pas été le cas), nous avons souvent eu dans notre entourage des victimes. Des amies, des soeurs, des cousines, des camarades ou de simples connaissances. Cette fille que l'on aime bien parce qu'elle est toujours souriante et sympathique, avec qui on n'a pas d'attaches particulières mais qui vit un enfer. On devrait se sentir le besoin de la protéger. De la sortir de cette situation. Si cette nécessité se fait ressentir à travers une presque inconnue, imaginez ce qui peut en être lorsqu'on est proche de la victime.


Il n'est toutefois pas aisé de sortir de ce cycle une fois que l'on y est. Pour avoir lu un certain nombre d'articles sur le sujet, avoir vu des films, écouté des histoires de proches ou d'autres personnes, je sais qu'il n'est pas facile de le faire. Mais il faut pouvoir y arriver. La #violence en question ne s'installe pas nécessairement de manière brutale et évidente. Elle peut être pernicieuse, lente, subtile et perverse. Elle peut ramper petit à petit et finir en escalade d'émotions et d'actions extrêmement négatives. Le #bourreau provoque, il tente, il s'essaie a des tactiques pour voir la réaction de sa #victime. Selon ses réactions ou l'absence de celles-ci, il continue, essaie autre chose. Cela peut commencer par des petites remarques désobligeantes, par des "taquineries" qui n'en sont absolument pas. Viennent les insultes. Au départ légères, si tant est que l'on puisse considérer des insultes comme légères (pas moi, ça c'est sûr). Elles aussi vont escalader. Cela devient du dénigrement, du rabaissement qui peut aboutir à la perte de confiance en soi et à l'enfermement. La victime est piégée, le bourreau peut passer à l'étape d'après, la violence physique: les gifles, les coups (à répétition), les étranglements, l'utilisation d'objets divers, les menaces, notamment de mort. Vous l'aurez compris, la violence n'est pas que physique, elle est aussi morale, psychologique. Laquelle des deux est la pire? Je ne saurais vous le dire. Ce que je sais, c'est que l'une comme l'autre détruit. Et bien des femmes sont victimes des deux. Et encore, je n'ai pas parlé des violences sexuelles dans le cadre conjugal car oui, le viol conjugal contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, existe (on estime à environ 32.000 le nombre de femmes victimes de violences sexuelles dans le cadre #conjugal en France).


@credits photo Google Photos


Je ne suis pas un expert, loin de là et je n'en ai pas la plus petite prétention. Je ne peux jurer ou attester fermement du déroulement exact de ce que j'ai décrit ci-dessus. Je ne peux qu'en appeler à ma mémoire et à mes petites connaissances sur le sujet et mes expériences de témoin pour énoncer tout ceci. Qu'il ne me soit pas fait un procès sur mon statut d'expert: je n'en suis pas un. Ce que je sais, c'est que depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours ardemment été contre les violences conjugales. J'ai vu cette tante que j'aimais et chez qui j'aimais passer du temps avec mes cousins, se faire détruire petit à petit par son conjoint. Les insultes, les brimades, les intimidations, les coups, elle a tout pris. Elle a tout subi. Elle est restée. Pourquoi? Je ne saurais le dire. Pour ses enfants? Très probablement. Par peur ou par impossibilité de quitter son bourreau car il lui a déjà fait assimiler le fait que sans lui elle ne sera rien, que personne ne l'aimera et que de toute façon elle n'est bonne à rien? Allez savoir! Elle n'est pas la seule dans ce cas, n'est ni la première et ne sera malheureusement pas la dernière.


La question selon moi demeure: que faire? À mon humble avis, éduquer! Cela passe passe par le fait de dire à nos filles, dès leur plus jeune âge, qu'elles ont de la valeur, qu'elles sont fortes, qu'elles méritent leur place sur terre et dans la société et qu'aucun homme ne doit leur faire penser le contraire. C'est leur apprendre également quand elles entrent dans l'âge adulte, à savoir dire non. C'est les éduquer sur les signes précurseurs de cette violence, c'est leur apprendre donc à les reconnaitre et à savoir dire non. À s'extraire de la situation avant qu'elle ne dégénère et qu'elles ne puissent plus en sortir, ou en tout cas, difficilement. C'est leur inculquer une certaine fierté et dignité pour leur corps, pour leur intégrité #psychologique. Il s'agit également de parler, d'être attentif et d'écouter ces filles, nos filles, victimes. Cela peut les sauver. Cela passe également par l'éducation de nos garçons, les hommes de demain. Leur apprendre à respecter les femmes, dès leur plus jeune âge. Leur apprendre à les traiter avec dignité, respect et déférence. C'est leur parler de la place que ces femmes auront dans leur vie et de l'importance qu'elles ont.


Je ne terminerai pas sans parler de la violence faite aux hommes. Je ne pouvais pas. Oui, bien des hommes subissent également des violences de la part de leurs partenaires. En 2017, 21 hommes on été tués par leur partenaire ou ex partenaire en France. On en décomptait 25 en 2014. Selon l'Observatoire National de de la Délinquance et des Réponses Pénales, on a recensé entre 2012 et 2013, 149.000 hommes victimes de violences conjugales (398.000 sur la même période pour les femmes). Il est clair qu'on en parle moins. Personnellement, je ne connais pas un seul homme dans mon entourage proche ou éloigné qui se soit déclaré comme étant victime. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. Je n'en connais juste pas. Comme nombreux d'entre vous d'ailleurs je pense. Pourquoi? Parce qu'il est absolument tabou pour un homme d'en parler. Cela remet en cause sa virilité et donc tout son être. Résultat, ils n'en parlent pas. L'Observatoire en question que j'ai cité estime que 3 hommes sur 100 déclarent avoir subi des violences et déposent des plaintes contre 10 femmes sur 100. Je vous laisse faire le calcul. Bref, ne négligeons pas les violences faites aux hommes. Elles existent et méritent d'être traitées de la même manière que celles faites aux femmes.


Je pourrais en dire très long sur ce sujet tant il me tient à coeur. Le but n'est pas de faire de ce billet un livre. L'objectif est de vous sensibiliser vous qui lisez, que vous soyez témoins, victimes ou bourreaux. Dans les deux derniers cas, faites-vous aider. C'est d'une importance capitale. Retenons aussi que la violence ne discrimine finalement pas. Elle peut toucher aussi bien les hommes que les femmes, peu importe que l'on se trouve dans un couple hétérosexuel ou homosexuel. Il faut à tout prix sortir de ces schémas destructeurs car personne n'y est gagnant. Aux témoins, faites de votre mieux: écoutez, parlez, conseillez. Allez plus loin si c'est possible. Je ne saurais vous dire comment, mais ne soyez pas, ne soyons pas des témoins passifs.


Céd!



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